Comme Funakoshi Sensei le précise dans Karate-Do Kyohan (éditions France Shotokan – 1979, traduit par Ohshima Sensei), le nombre de kata existant en Karate est très important mais il n’est pas nécessaire d’en apprendre un grand nombre sans discrimination. Il est largement suffisant de se limiter aux dix-neuf kata présentés dans cet ouvrage et de les pratiquer intensivement.
Le style Shotokan Ohshima comporte ainsi dix-neuf kata principaux. Ceux-ci viennent aussi bien de l’école Shorin que de l’école Shorei.
A propos de la pratique des kata par Ohshima Sensei
Il y a deux opinions données dans Karate-Do Kyohan au sujet des kata qui sont les meilleurs et comment vous devriez les pratiquer. Une opinion a été exprimée par mon senior, Maître Shigeru Egami qui sentait que les kata Taikyoku étaient la forme idéale et devraient être les plus pratiqués. L’autre opinion est celle exprimée par Maître Gichin Funakoshi. Il a demandé que nous choisissions un kata qui est idéal pour nous et que nous étudiions et pratiquions ce kata beaucoup de fois. Dans un premier temps, c’est difficile sans connaître chaque kata individuellement. En apprenant chaque kata d’une manière basique, le kata idéal ou favori serait finalement trouvé.
Dans le Shotokan, notre première année et demie d’entraînement est habituellement consacrée à l’étude des kata Heian, puis plus tard, à l’étude de Bassai et Kwanku au niveau de la ceinture marron. Après le shodan, nous pratiquons un kata différent chaque mois, pour nous familiariser avec les dix-neuf kata. Dans cette voie, le pratiquant saura tous les kata et devrait trouver lequel est le meilleur pour lui.
Comme nous pratiquons, nous devons être prudents de garder la forme originale et ne pas faire de changements dans les kata. Moi-même, j’ai quelques questions au sujet de certaines parties, mais je n’ai pas eu la chance de pouvoir en demander plus à Maître Funakoshi, donc nous devons garder exactement la forme comme le Maître l’a décrite dans son livre. Je dis juste aux gens, ne faites pas de changements d’après votre propre niveau maintenant. Autrement la prochaine génération ne saura pas les mouvements originaux.
Pour pratiquer les kata, nous devons être toujours stricts avec nous-mêmes. Nous devons maintenir précisément les kata traditionnels. Nous n’avons aucun droit à notre niveau, de changer, de modifier ou d’interpréter avec notre propre point de vue personnel. Nous devons toujours garder un esprit humble, parce que quelqu’un s’est entraîné beaucoup d’années pour essayer de transmettre des points importants dans les kata. Nous devons transmettre ces points à travers les kata.
Quand nous pratiquons un kata beaucoup de fois, nous pouvons sentir la personnalité de ceux qui l’ont pratiqué il y a beaucoup d’années, surtout la personne originale qui l’a fait. Bien que nous essayions de garder les mêmes kata, certaines parties changent au cours des années. Cependant, nous pouvons toujours percevoir le maître original.
Pour lire et relire les conseils sur la pratique des kata : comment pratiquer les kata ?
Liste des kata Shotokan Ohshima
Trois katas Taïkyoku :
“Heian” : les katas de la paix
Description => | Heian Shodan | Heian Nidan | Heian Sandan | Heian Yodan | Heian Godan | |
Commentaires de Maître Ohshima => |
“Tekki” : le cavalier de fer
Les katas supérieurs
Bassai Traverser la forteresse | Kwanku Regarder le ciel | Jion (nom d’un temple chinois) | Jutte (ou Jitte) Dix mains | Hangetsu Demi-lune |
Gankaku la grue sur le rocher | Empi le vol de l’hirondelle | |||
Ten No Kata
Ten-no-kata se traduit par « kata de l’univers » en français.
Dans le livre Karate Do Kyohan, Gichin Funakoshi dit l’avoir mis sur pied dans les années 1940. On peut supposer que le Ten-no-kata fut créé afin de faciliter la transition vers le kumite.
Le Ten-no-kata comporte deux parties complémentaires :
Ten-no-kata-omote : Mouvements exercés seul qui alternent des techniques de uke (défense) à tori (attaque) et qui visent la recherche de puissance et de précision à chacun des mouvements.
Ten-no-kata-ura : Les mêmes mouvements sont exécutés avec l’aide d’un partenaire, l’un étant tori et l’autre uke. La distance entre les deux adversaires (ma-ai) ainsi que le contrôle des coups (sun-dome) ajoutent au niveau de difficulté.
*Ma-ai : (Jap.) Budo. Espace-temps séparant (Ma) deux combattants lors d’une pause dans l’affrontement avec maintien du contact virtuel et recherche d’harmonie (AI) entre eux. La notion dépasse largement celle de la seule distance, idéale (suffisante pour rester à la fois à l’abri d’une attaque rapide et à proximité pour prendre une initiative décisive. (Encyclopédie des arts martiaux).
*Sun-dome : (Jap.) Karaté. Contrôle d’un coup, vigoureusement stoppé, avec sensation de kime à faible distance (sun = courte distance / dome = stopper) du point d’impact visé. (Encyclopédie des arts martiaux)